Lagom ?
Pour cette dernière newsletter de 2024, je poursuis le fil de la présentation de Matthieu Dardaillon au Foodtech Festival, dont j’ai déjà parlé la semaine dernière, puisqu’il a aussi évoqué le concept de Lagom.
Derrière ce mot suédois difficilement traduisible, se trouve un concept philosophique qui signifie "ni trop, ni trop peu". Cette notion de juste mesure, profondément ancrée dans la culture scandinave, trouve des échos particulièrement intéressants avec les enjeux de notre époque.
Dans une période marquée par le "toujours plus" - plus de croissance, plus de consommation, plus de changement - le Lagom nous invite à adopter un point de vue différent : et si la clé du bien-être se trouvait dans la recherche du "suffisant" ?
De ce parti pris, découlent trois principes qui s’appliquent aussi bien à l’échelle individuelle que collective :
La recherche de l'équilibre, puisque le Lagom n'est pas un appel à l'austérité ou à la privation, mais plutôt une invitation à trouver le point d'équilibre qui nous convient. C'est reconnaître qu'au-delà d'un certain seuil, "plus" ne signifie pas nécessairement "mieux".
La durabilité comme objectif. En évitant les excès, le Lagom est compatible avec une approche plus durable de nos activités. Il nous encourage à consommer, produire et vivre d'une manière qui respecte les limites de notre planète. On retrouve un peu cette idée avec le concept du “donut”.
La recherche d’un bien-être collectif. Le concept va au-delà de la simple modération individuelle : il porte en lui l'idée que le "juste assez" pour soi doit aussi être compatible avec le "juste assez" pour les autres.
Pour les entreprises et leurs dirigeants, le Lagom offre aussi une nouvelle vision de la réussite. Il implique qu'une entreprise peut être "suffisamment grande" sans chercher une croissance infinie, "suffisamment rentable" sans maximiser les profits à tout prix, "suffisamment innovante" sans céder à la course effrénée aux nouvelles technologies…
Le Lagom nous rappelle aussi que l'innovation la plus pertinente n'est pas toujours celle qui ajoute, mais parfois celle qui soustrait ; pas celle qui accélère, mais celle qui permet de trouver le bon rythme ; pas celle qui maximise une seule dimension, mais celle qui harmonise l'ensemble.
Bref, ni trop, ni trop peu !
À méditer pendant les fêtes (qui sont pourtant souvent propices aux excès) et à l’année prochaine :)
Benoit Zante
PS : ci-dessous, le schéma qui résume tout. Et ici, la newsletter de Matthieu Dardaillon, pour approfondir ces sujets.