GenAI everywhere
L'IA générative est aujourd'hui "everything, everywhere, all at once" pour paraphraser le titre de ce film récent.
Il y a encore un an, il était difficile d’imaginer tout ce que ChatGPT et ses successeurs allaient modifier dans notre quotidien numérique… Mais on commence aujourd’hui à en avoir une idée un peu plus claire.
TL;DR
Un an après le lancement de la mise à jour GPT4 en mars 2023, l’IA générative est devenue bien plus qu’une interface conversationnelle : c’est désormais une fonctionnalité qui s’intègre aux outils du quotidien, à commencer par ceux liés à la productivité.
Loom, Zapier, MerciApp, Deepl, Dropbox… voici quelques exemples d’outils - parmi beaucoup d’autres - qui intégrent désormais des fonctionnalités d’IA générative à leur service. Un moyen de développer les usages, d’explorer de nouveaux territoires et/ou d’augmenter leurs revenus.
Les acteurs établis - Google en tête - n’ont aucun intérêt à changer un statu quo qui est leur faveur… Mais seront-ils assez rapides et malins pour intégrer ces fonctionnalités lorsqu’il le faut ? Car après les outils professionnels et de productivité, les premiers concernés par cette “vague” de l’IA générative, ce sont tous nos outils numériques qui vont être amenés à évoluer.
Souvenez-vous : fin 2023, au lancement de ChatGPT, tout le monde était bluffé : enfin un chatbot qui fonctionne ! Puis, avec l’update GPT4, les plugins, les agents personnalisés, la multimodalité - avec notamment la capacité à analyser les images -, on a compris qu’on n’était pas seulement devant un chatbot, mais face à une vraie révolution : la révolution de l’IA Générative.
Dans l’étude “Future of Digital Content”* que je rédigeais alors avec
et Quentin Franque, nous avons documenté ces premiers pas de l’IA générative. Le “prompt” était alors le cœur du sujet : pour générer du texte, des images, du son et bientôt des vidéos. Mais aussi pour interagir avec l’IA, avec les notions de “copilotes” et d’”assistants” qui viennent nous augmenter, pour gagner en productivité et en créativité.Si ces usages lis aux assistants ne vont pas disparaître, bien au contraire - Microsoft pousse son “Copilot” dans toute la suite Office, par exemple - mais ils s’accompagnent de bien d’autres applications. Ainsi, au fur et à mesure, l’IA générative devient une fonctionnalité totalement intégrée à nos outils (numériques) du quotidien. Pour l’utilisateur, le prompt n’est plus le seul moyen de la solliciter. Parfois, elle intervient même sans qu’il s’en rende compte.
Les outils professionnels et de productivité sont les premiers à vivre ce phénomène. Si je prends les principaux outils que j’utilise au quotidien, ils ont tous ou presque intégré ces derniers mois des fonctionnalités d’IA générative. Pour les modèles Saas, c’est souvent un moyen pour faire de l’”upsell” sur les abonnements mensuels, en associant un coût additionnel aux fonctions basées sur l’IA.
Voici quelques exemples, mais j’imagine que vous en avez vu beaucoup d’autres de votre côté :
Loom, un outil d’enregistrement de vidéo, intègre l’IA générative pour générer automatiquement des titres de vidéo, des résumés et des “pour action”. En attendant la génération automatique de vidéos multilingues, avec synchronisation des mouvements de lèvres ? C’est ce que propose déjà HeyGen.
Mon correcteur orthographique, MerciApp, me propose maintenant de reformuler mes phrases automatiquement pour les raccourcir, en améliorer le style ou les rendre plus soutenues…
Dans le même genre, Deepl, l’outil de traduction qui reposait déjà sur l’IA propose une nouvelle fonctionnalité - seulement en anglais et en allemand pour l’instant - de réécriture, Deepl Write.
Zapier simplifie la création d’automatisation grâce à l’IA générative : il suffit d’indiquer en langage naturel ce qu’on veut faire (par exemple : “je veux recevoir une transcription par e-mail à chaque fois que je reçois un message sur mon répondeur”), et l’IA identifie le bon processus. De même, à différentes étapes de la création de l’automatisation, le langage naturel s’avère très utile pour les utilisateurs qui ne veulent pas coder.
Dropbox a aussi annoncé Dropbox Dash, une suite de fonctionnalités de recherche universelle reposant sur l’IA générative, mais rien n’est sorti pour l’instant - l’entreprise a l’air un peu à la traîne. Depuis que j’utilise Dust (lire ici), j’ai de toute façon tendance à utiliser davantage Google Drive…
L’IA générative est autant une opportunité pour les acteurs existants de développer de nouvelles fonctionnalités qu’un risque de perdre des utilisateurs…
Google en sait quelque chose… Avec ChatGPT, il court le risque de perdre des positions dans la recherche en ligne. Et de nouveaux services comptent bien lui prendre des parts de marché sur d’autres marchés, comme Arc, un navigateur concurrent de Google Chrome dont parlait récemment
, ou encore le gestionnaire d’e-mails Shortwave, qui propose des fonctionnalités bien plus avancées que celles de Gmail…La suite ? De l’IA générative vraiment partout, et pas seulement dans nos outils professionnels ou de productivité : Google prévoit de l’intégrer à Google Maps, Meta à sa messagerie sur Instagram et Amazon à son expérience d’achat, par exemple.
Benoit Zante
*Au fait, une mise à jour de cette étude vous intéresse-t-elle ? Si oui, dites-le nous !