Ajouter du bruit au bruit ?
Depuis que Deepseek est sorti du bois et à quelques jours du “Sommet pour l'action sur l'Intelligence Artificielle”, le sujet de l’IA est devenu encore plus central. C’est simple, j’ai l’impression que dans la petite bulle médiatique, on ne parle plus que de ça.
J’ai compté : depuis le 20 janvier (date de sortie du robot conversationnel de Deepseek), j’ai reçu une centaine d’e-mails sur le sujet (vs. 3 mentions de Deepseek dans mes mails sur toute l’année 2024). Cela inclut des dizaines de propositions d’interviews d’experts plus ou moins qualifiés, pour décrypter le phénomène - je n’ose pas imaginer ce que ça donne du côté des rédactions et des journalistes plus visibles.
Alors faut-il rajouter une pièce dans la machine avec une newsletter supplémentaire sur le sujet ? Peut-être pas.
Je pourrais par exemple décrire à quel point l’expérience Deepseek est un vrai bond en avant - notamment avec le détail pas à pas de ses raisonnements et la qualité de ses réponses - mais Benoit Raphaël l’a déjà fait très bien dans sa newsletter.
Ou encore dire que ça représente un vrai message d’espoir pour tous les acteurs et Etats qui sont en retard sur l’IA ou celles et ceux qui s’inquiètent du coût environnemental astronomique de ces technologies…
Mais en vrai, on n’en sait rien : Deepseek n’a-t-il pas menti sur ses coûts ? Et même sur les puces qu’il utilise, comme le rapporte Jérôme Marin dans sa newsletter CaféTech ? Et le fait d’avoir une IA moins gourmande ne va-t-il pas au contraire démultiplier les usages (selon les principes de l’effet rebond), bons ou moins bons, comme l’a annoncé le patron de Microsoft ?
Bref, la seule chose qui est certaine, c’est qu’on ne sait finalement pas grand-chose… Alors, comment faire le tri dans tout le bruit ? Si vous avez des pistes, je suis preneur !
Et puis, à s’agiter quasi-exclusivement autour de l’IA, ne passe-t-on pas à côté d’autres sujets tout aussi fondamentaux, qu’ils soient tech ou moins tech ?
Benoit Zante